Des Jeux Olympiques à catcheur professionnel, il n'y a parfois qu'un pas
Par Axel
Publié le Samstag, 27. Juli 2024
Quand Jeff Cobb était porte-drapeau, ou que Kurt Angle avait de l'or autour du cou...
Alors que le monde se lève pour le première journée officielle des Jeux Olympiques de Paris 2024, au lendemain d'une cérémonie pensée par Thomas Jolly qui aura fait réagir les millions de téléspectateurs, en bien ou en mal, c'est selon les goûts, revenons sur les liens parfois très étroits entre JO et catch professionnel.
De l'Or Olympique à la WWE
Bien sûr, le lien le plus évident semble être celui avec la lutte libre et la lutte gréco-romaine. Comment ne pas commencer par citer Kurt Angle, l'exemple le plus connu de cette relation entre lutte amateur et lutte professionnel, lui qui a remporté la médaille d'Or aux Jeux d'Atlante en 1996. Et tout ça dans la catégorie poids lourds, avec une blessure au cou...
C'est seulement deux ans plus tard que le champion rejoindra la WWE, amenant sa médaille avec lui, et dévoilant un charisme imparable, couplé avec ses talents sur le ring, qui feront de lui l'une des plus grandes stars du catch des années 2000, Kurt Angle est aujourd'hui membre du Hall Of Fame de la WWE.
Plus récemment, en 2021, un autre américain a remporté la médaille d'Or aux Jeux Olympiques de Tokyo cette fois, Gable Steveson. Souvent comparé à Kurt Angle, Steveson rejoindra la WWE lui aussi dans la foulée de cette victoire, rentrant dans le programme Next In Line. Malheureusement, à l'heure actuelle, le parcours de Gable Steveson dans le catch n'est pas à l'image de celui de Kurt Angle : des apparitions ici et là (Raw, WrestleMania), une draft fantôme à Raw, puis un licenciement de la WWE. Encore jeune, l'avenir dans le catch du lutteur est-il encore une possibilité ?
Troisième et dernière médaillée d'Or de cet article, Tamyra Mensah-Stock a remporté la médaille en même temps que Gable Steveson, à Tokyo en 2021. C'est dans la catégorie des 68 kg que Mensah-Stock a fait régner sa loi, et signera elle aussi à la WWE, en 2023. Un peu plus tôt cette année, en juillet 2024, elle fait ses débuts lors du show NXT Level Up, sous le nom de Tyra Mae Steele. Là aussi, il est trop tôt pour dire si la transition lutte vers catch sera aussi belle pour Tamyra Mensah-Stock qu'elle ne l'a été pour Kurt Angle.
Chad Gable en gréco-romaine, Jeff Cobb porte-drapeau
Représentant Guam lors des Jeux d'Athènes en 2004, Jeff Cobb a même été le porte-drapeau de cet été de Micronésie. Il a alors combattu en lutte gréco-romaine, perdant ses deux affrontements, avant de faire ses débuts dans le catch cinq ans plus tard. Depuis, le parcours de Cobb est incroyable : ROH, New Japan Pro Wrestling, AEW... Jeff Cobb est aujourd'hui l'un des catcheurs les plus réputés du circuit international.
Un autre perdant malheureux des JO, Charles Betts n'avait passé qu'un seul tour lors des Jeux de Londres en 2012, en lutte gréco-romaine également. Aujourd'hui, et depuis 2013, nous le connaissons mieux sous le nom de Chad Gable, catcheur technique très réputé, faisant régulièrement les meilleurs combats de la WWE, où son charisme lui a permis de se faire une place malgré son mètre 73 (Ah Thank-Yeww!).
Henry, Rousey, Patera, parce qu'il n'y a pas que la lutte
D'autres catcheurs ont d'abord participé aux Jeux Olympiques eux-aussi, mais pas forcément en lutte gréco-romaine ou en lutte libre. Citons tout d'abord Mark Henry, celui qui se fera quelques années plus tard appeler l'Homme le Plus Fort du Monde, a participé à deux JO : 1992 et 1996, en haltérophilie. Pas de médaille pour Henry (pas de médaille aux JO, mais de nombreux titres pour lui en dehors), qui rejoindra dès 1996 la WWF. Une carrière remarquable dans le catch, Mark Henry sera intronisé dans le Hall Of Fame de la WWE en 2018.
Mark Henry
Ken Patera a représenté les États-Unis lui aussi en haltérophilie, aux Jeux Olympiques de 1972 à Munich. Après les Jeux, Patera s'est lancé dans une carrière de catcheur professionnel, où il a connu un succès notable dans les années 70 et 80, en passant de la AWA à la WWWF (ex-WWF), Mid-Atlantic, avant plusieurs retours à la WWF et à la AWA.
Enfin, deux judokas ont également connu une transition de l'olympisme au catch, Allen Coage tout d'abord, médaillé de Bronze à 1976 aux Jeux de Montréal. Coage rejoindra le dojo de la NJPW, entrainé par Antonio Inoki, il deviendra Buffalo Allen puis Bad News Brown, à la WWF. Elle aussi médaillée de Bronze, Ronda Rousey était judokate en 2008 à Pékin, avant de devenir une énorme star à l'UFC. Fan de catch depuis toujours, Rousey rejoindra en 2018 la WWE, participant à des événements majeurs comme WrestleMania, avant de quitter la compagnie en 2023.
Un exemple à suivre et à reproduire ?
Alors, fait-il bon d'être un Olympien pour faire carrière dans le catch ? Les exemples semblent montrer que c'est tout-à-fait possible, et même de manière exceptionnelle, la seule carrière de Kurt Angle le montre totalement. Les parcours en lutte amateur ou en judo donnent forcément une base technique très appréciable dans le ring, et peuvent permettent à des catcheurs comme Chad Gable d'être extrêmement agréable à voir évoluer sur un ring.
Cependant, des contre exemples existent aussi, Gable Steveson en tête, promis comme étant le nouveau Kurt Angle, Steveson n'a, à ce jour, pas convaincu. Cela rappelle un point essentiel du catch : le charisme et la capacité de montrer un personnage impactant sur le ring sont des choses essentielles, le seul talent de lutteur ou de sportif de haut niveau ne suffit pas.
Les opportunités semblent en tout cas toujours présentes, la WWE en tête adore recruter des grands sportifs et les transformer en catcheurs. Les promotions japonaises, comme la New Japan, ont aussi cette capacité de voir le potentiel chez des sportifs, Olympiens ou non. Alors, la future star du catch mondial se trouve t-elle quelque part dans les épreuves des Jeux Olympiques de Paris 2024 ?